Hier, je participais à une compétition en double mixte de badminton, quand, 2 minutes à peine après le début du match, crac : violente douleur dans le mollet!
Je m’arrête quelques instants, sautille pour tenter de faire passer la douleur. Mon partenaire me demande si ça va et, ni une ni deux, je repars sur le terrain. Je me bats comme un diable en prenant le moins possible appui sur ma jambe et continue mon match. Mes adversaires réalisent ma faiblesse et jouent beaucoup sur moi !
C’est la pause, on mène quand même 11-8 !
J’essaie de toutes mes forces de masquer ma douleur, mais en vain : le juge arbitre vient me voir pour me demander si je veux déclarer forfait.
Quoi ! Jamais de la vie ! Je suis dans mon club, je joue en équipe, j’ai mes anciens coéquipiers qui me regardent et surtout je veux battre mes adversaires. Hors de question d’abandonner !
La pause se prolonge, on me prodigue des soins mais la douleur ne diminue pas. Pourtant, je veux y retourner. Il faut que j’y retourne, je ne veux pas passer pour une « faible » ! 10 minutes que le match est arrêté, et là, arrive quelque chose que je n’aurais jamais imaginé.
Tous les gens que je ne voulais pas décevoir, descendent des tribunes pour se rassembler autour de moi. Même mes adversaires venaient, de façon très bienveillante, s’enquérir de mon état. Bien qu’ils soient tous conscients de ma détermination, ils me conseillent unanimement d’arrêter le match :
« Ou tu arrêtes pour te rétablir correctement et rapidement ou tu continues et tu en as pour au moins 6 mois avant de revenir sur un terrain ! »
Je finis par me plier à leur jugement et c’est le cœur serré que je déclare forfait !
APRES LA BLESSURE PHYSIQUE, LA BLESSURE PSYCHOLOGIQUE !
Après une escale de quelques heures aux urgences et 2 nouvelles copines sous les bras, me voici de retour à la maison avec mon tendre époux et mes enfants qui sont aux petits soins pour moi.
A chacun de mes mouvements, ils anticipent mes besoins et répondent à mes attentes sans même avoir eu le temps de les exprimer.
Sur le coup, j’étais à 2 doigts de m’énerver: « Ca va quoi, je ne suis pas empotée, je peux très bien me débrouiller toute seule ! » (Je suis certaine qu’en lisant ces mots, certains d’entre vous se disent qu’ils auraient pensé la même chose, non?)
Et puis, je me suis ravisée, parce que oui, j’avais besoin de leur aide, oui, je n’avais plus toutes mes facultés, oui j’étais impotente, mais au delà de ça, il allait falloir que j’accepte cette aide si je voulais récupérer non seulement le plus vite possible mais aussi le mieux possible !
ET SI JE VOUS DISAIS QU'ACCEPTER DE L'AIDE EST UNE FORCE ?
Ce qui est dingue dans tout ça, c’est que j’ai réalisé que ce que j’étais en train de vivre pouvait se transposer aux E.R.O. et à la recherche d’emploi.
« N’importe quoi, Karine, tu divagues là ! »
Pas tant que ça, laissez-moi vous expliquer mon point de vue !
Quand une personne en poste est en proie au doute et commence à ne plus se sentir bien dans ses missions, se dit-elle : « Aller, je déclare forfait ! ». Non, elle continue, veut essayer de tout faire pour sauver la situation et ne pas se sentir « faible » en devenant « au chômage » même si c’est difficile !
Puis au bout d’un certain temps, c’est le corps (ou l’esprit, mais comme le corps est le reflet de l’esprit…) qui dit : « stop, tu ne peux pas continuer ainsi », alors là, la personne accepte, plus ou moins à contre cœur, de sortir du match !
Mais sortir du match ne veut pas dire stopper la douleur.
La douleur de l’échec, la douleur d’être affaibli, la douleur de se sentir seul(e), la douleur de devoir demander de l’aide, la douleur de se reconstruire.
Aujourd’hui, je sais que je vais me rétablir, parce que j’ai accepté d’écouter les conseils qui m’ont été donnés, accepté les soins prodigués, accepté de recevoir de l’aide et compris à quel point toute cette bienveillance à mon égard, associée à ma volonté de retrouver mes capacités motrices étaient la clef de ma réussite.
Dans votre recherche d’emploi, c’est la même chose, accepter que quelqu’un vous tende la main, que l’on vous propose de l’aide, que l’on vous prodigue des conseils tout en gardant à l’esprit votre volonté d’y arriver, renforcera votre motivation sur la durée de « convalescence » qui mènera à votre réussite !
Oui, accepter l’aide que l’on vous offre, voire même comprendre que demander de l’aide ne veut pas dire faire l’aumône, est une force , alors en ferez-vous votre force ?